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F1 le film : dans les coulisses d’un tournage unique

Tourné pendant de vrais Grands Prix, F1 est un projet ambitieux porté par Brad Pitt, Joseph Kosinski et Lewis Hamilton. Pendant près de deux ans, une fausse écurie s’est fondue dans le paddock pour capter l’intensité de la course au plus près. Entre formation des acteurs, voitures modifiées, caméras conçues sur mesure et supervision technique par un champion du monde, le film bouscule les codes du cinéma sportif. On a rassemblé toutes les infos, les anecdotes et les choix techniques qui expliquent pourquoi ce tournage intrigue autant les fans de F1… et de cinéma.

Depuis les premières rumeurs, le projet F1 a attiré l’attention bien au-delà des cercles de fans de Formule 1. Il faut dire que réunir Brad Pitt devant la caméra, Joseph Kosinski à la réalisation, et Lewis Hamilton en consultant technique, ça n’arrive pas tous les jours. Mais ce qui frappe surtout, c’est la manière dont le film a été pensé : non pas en studio ou sur fond vert, mais directement au cœur des circuits, pendant de vrais Grands Prix. Pendant près de deux ans, l’équipe a suivi le calendrier officiel, installé ses voitures dans les stands, et filmé au ras de l’asphalte, sous les yeux du public. C’est cette immersion exceptionnelle, mêlant cinéma et sport réel, que cet article propose d’explorer. On t’emmène dans les coulisses de ce tournage hors normes, pour comprendre comment F1 est devenu l’un des projets les plus ambitieux de ces dernières années.

Voici un tour complet des coulisses du film F1, sorti en salles en France le 25 juin 2025, depuis sa genèse jusqu’à sa fabrication technique.

Sommaire

Origine du projet F1

L’ambition de F1 est née en décembre 2021, lorsque le réalisateur Joseph Kosinski (déjà connu pour Top Gun: Maverick) et le producteur Jerry Bruckheimer se sont associés autour d’un scénario écrit par Ehren Kruger, avec Brad Pitt en tête d’affiche.

Ce qui distingue ce projet, c’est l’implication directe de Lewis Hamilton dès les premières phases. En tant que coproducteur et consultant, il a contribué à ancrer le film dans la réalité du paddock. Inspiré par la série Drive to Survive, Kosinski a contacté Hamilton pendant la pandémie. Le champion du monde a accepté d’apporter son expertise pour garantir une représentation fidèle du monde de la F1.

F1 Lewis Hamilton Tournage SFX
Crédits : © FXGuide

En 2022, Kosinski, Bruckheimer et Pitt ont présenté le projet à Stefano Domenicali, le président de la Formule 1, lors d’une rencontre à Londres. Une projection privée de Top Gun: Maverick a fini de convaincre les décideurs de la FOM : le feu vert a été donné pour tourner sur les circuits pendant les Grands Prix, dans les paddocks et même sur la grille de départ.

Ce partenariat inédit a permis au projet de s’inscrire dans le réel, avec une production pensée pour s’intégrer à la saison officielle. En juin 2022, Apple a acquis les droits de distribution mondiale, tandis que Warner Bros. s’est chargé de la sortie en salles, fixée au 25 juin 2025.

Le scénario d’Ehren Kruger a été ajusté en étroite collaboration avec Hamilton, afin que les scènes de course, les stratégies d’écurie et les dynamiques entre pilotes soient crédibles aux yeux des passionnés comme du grand public.

Ce qu’il faut savoir : FOM et paddocks, késako ?

Avant d’aller plus loin, petit point vocabulaire pour mieux suivre les coulisses du film :

  • FOM (Formula One Management) : il s’agit de l’organisation qui gère tous les droits commerciaux de la Formule 1. C’est elle qui donne l’autorisation de filmer pendant les courses, d’utiliser les circuits, les logos, les écuries et de collaborer avec les instances officielles.
  • Paddock : c’est la zone située juste derrière les stands. On y trouve les garages techniques, les motorhomes des équipes, les zones de travail des ingénieurs, et les espaces réservés aux pilotes. En temps normal, cette zone est inaccessible au public.

Grâce au partenariat noué avec la FOM, l’équipe du film F1 a pu accéder à ces zones clés pour tourner en immersion totale, comme s’ils faisaient partie d’une écurie à part entière.

Équipe technique du film

Derrière le projet F1, une équipe de renom a mis son savoir-faire au service de cette immersion inédite dans l’univers de la Formule 1 :

  • Joseph Kosinski (réalisateur) : déjà auteur du spectaculaire Top Gun: Maverick, il a imaginé dès 2021 un film intégré au calendrier réel de la F1.
  • Jerry Bruckheimer (producteur) : l’un des rois du blockbuster (Mission: Impossible, Days of Thunder), il retrouve Kosinski pour mettre sur orbite ce projet ambitieux.
  • Claudio Miranda (chef opérateur) : oscarisé pour son travail sur Life of Pi, il s’assure que la beauté visuelle du film soit à la hauteur de ses ambitions.
  • Gary Powell (coordinateur cascades) : cheville ouvrière des séquences d’action sur James Bond ou Mission: Impossible, il supervise les cascades à haute tension.
  • Graham Kelly (responsable véhicules) : expert en châssis et logistique, notamment pour les monoplaces modifiées d’APX GP.
  • Lewis Hamilton (coproducteur & consultant technique) : septuple champion du monde, il a exercé un rôle clé sur la crédibilité des scènes de course, la formation des acteurs et même le rendu sonore des moteurs.

Cette coalition de talents — entre cinéma à haut débit et esprit course — a posé les bases pour faire de F1 un tournage techniquement exigeant, mais aussi impeccable sur le plan narratif et visuel.

Formation des acteurs et immersion

Pour jouer des pilotes de Formule 1 crédibles, Brad Pitt et Damson Idris, qui incarne son jeune coéquipier dans le film, ont suivi un entraînement intensif. Pas question de se contenter d’un décor ou de doublures : ils ont été formés pour piloter eux-mêmes, à pleine vitesse, dans des conditions réelles. Encadrés par Luciano Bacheta, ancien pilote de Formule 2, les deux comédiens sont passés du simulateur à la piste, d’abord en F3, puis en F2, pour apprendre les bases du pilotage de compétition.

Les sessions comprenaient des entraînements sur circuits fermés et des roulages progressifs, avec le soutien technique des ingénieurs Mercedes. Brad Pitt a notamment découvert que rouler trop lentement, sans appui aérodynamique suffisant, pouvait être plus dangereux qu’à vitesse élevée. C’est cette rigueur et cette montée en compétence qui leur ont permis, à terme, de conduire les voitures du film sans doublure, jusqu’à près de 290 km/h. Cette immersion totale visait à capturer des images réalistes, au plus près de la course.

L’implication de Lewis Hamilton a été décisive dans cette préparation. Présent tout au long du processus, le septuple champion du monde a encadré Brad Pitt et Damson Idris, les conseillant sur les techniques de pilotage, mais aussi sur l’attitude des pilotes, leur langage corporel ou encore l’ambiance dans les paddocks. Il les a également accompagnés lors de la première mondiale du film à New York, soulignant la complicité née pendant ces deux années de travail commun.

Une immersion saluée par Brad PItt

Lors d’une interview, Brad Pitt a exprimé toute sa reconnaissance envers le monde de la F1 : « Les équipes ont été si généreuses avec nous, si accueillantes, et elles jouent un rôle important dans ce film. Quant aux pilotes, la F1 nous a ouvert toutes les portes… C’est incroyable comme ils nous ont laissé nous intégrer à leur saison. On a essayé de ne pas les gêner et ils ont été vraiment sympas avec nous. Je les remercierai infiniment. » Il a conclu en disant que c’était « l’une des expériences les plus extraordinaires » de sa vie, espérant que si les mécanos des stands valident le résultat, alors le pari est gagné.

Véhicules modifiés et dispositifs techniques

Faute d’accès aux véritables monoplaces de Formule 1, l’équipe de production a développé six véhicules spécialement conçus pour le film. Baptisées APX GP, ces voitures sont en réalité des châssis de Formule 2 modifiés par Mercedes pour ressembler à des F1. Les ingénieurs ont collaboré avec le département aérodynamique de Mercedes afin d’allonger et d’élargir la carrosserie, lui donner une allure crédible sur la grille, et surtout, garantir des performances dignes d’une voiture de course. 

APXGP F1 Croquis Dessin
Crédits : © APXGPF1TEAM

Contrairement à d’autres films où les voitures ne sont que des coques visuelles, ces monoplaces sont de vraies machines de circuit : elles roulent vite, encaissent les virages, et sont taillées pour le bitume. « Elles ont l’air bien, mais ce ne sont pas des voitures de cinéma », expliquait Joseph Kosinski. « Ce sont des voitures de course construites spécialement pour ce film ».

Les caméras embarquées ont nécessité des aménagements techniques spécifiques : jusqu’à 15 points de fixation par voiture, intégrant supports, batteries, émetteurs, et enregistreurs. Ces dispositifs permettaient des prises de vue au ras de la piste, dans le cockpit, ou sur les flancs de la monoplace. Certaines scènes utilisent aussi la technique du skinning : une carrosserie 3D superposée à la voiture réelle, pour l’intégrer dans une course authentique, sans perturber la compétition.

Des versions électriques pour des scènes précises

Des versions électriques ont également été conçues pour les scènes lentes, les répétitions, ou les prises nécessitant une marche arrière. Ces véhicules, silencieux et plus maniables pour la production, ont permis de filmer certains plans critiques sans faire chauffer les moteurs thermiques.

Les voitures APX GP ont été vues sur de nombreux circuits : Silverstone, Monza, Hungaroring, ou encore Las Vegas. Si des cascadeurs ont été mobilisés pour les séquences d’accident ou les cascades, Brad Pitt et Damson Idris ont également tourné une grande partie des scènes à bord de ces véhicules, après plusieurs mois d’entraînement. Leur immersion était telle qu’ils ont réellement roulé à près de 300 km/h devant un public de Grand Prix.

Un réalisme validé par Lawis Hamilton

La supervision technique de Lewis Hamilton a été essentielle à toutes les étapes : du design des voitures à la logique de leur présence sur la piste. Présent lors des réunions de scénario, il validait chaque détail, virage par virage, pour assurer la cohérence du film avec le monde réel de la F1.

Tournage en conditions réelles

Un écurie fictive intégrée au paddock

Pour capturer l’essence des courses de Formule 1, l’équipe de production a intégré le tournage de F1 directement dans le calendrier du championnat du monde. Entre 2023 et 2024, les caméras ont été déployées sur plus de 14 Grands Prix réels, notamment à Silverstone, Monza, Hungaroring, Spa-Francorchamps, Mexico, Las Vegas, Zandvoort ou encore Suzuka. L’objectif : filmer dans des conditions authentiques, avec le bruit, la tension, la vitesse, et surtout, le public.

Pour cela, une écurie fictive baptisée APX GP a été créée, intégrée comme une véritable 11ᵉ équipe sur la grille. Elle disposait de son propre stand, de mécaniciens, d’un camion et même d’un espace sur le muret des stands. Tout a été pensé pour brouiller les frontières entre fiction et réalité, jusque dans les paddocks. L’équipe du film s’est ainsi déplacée de course en course avec le matériel, les voitures et les acteurs, au même titre que les vraies écuries.

Les scènes étaient tournées dans les interstices du programme officiel : entre deux sessions d’essais ou avant le départ. Certaines séquences ont même été filmées devant des tribunes pleines, offrant un rendu inédit à l’image. Les spectateurs présents ont pu voir Brad Pitt au volant, casqué, se fondre parmi les pilotes officiels. Cette immersion totale est l’une des grandes forces du film.

Des caméos de pilotes réels

Autre élément fort du réalisme : la présence de véritables pilotes à l’écran. Pas moins de 18 pilotes caméos dans les paddocks, sur la grille ou lors de séquences captées en live. Parmi eux, on peut reconnaître Lewis Hamilton, Charles Leclerc, Carlos Sainz, Lando Norris, Fernando Alonso, George Russell, Sergio Pérez, Esteban Ocon, Pierre Gasly, Yuki Tsunoda, Daniel Ricciardo, Nico Hülkenberg, Kevin Magnussen, Alexander Albon, Valtteri Bottas, Zhou Guanyu, Oscar Piastri, Ollie Bearman et Kimi Antonelli. Seuls Max Verstappen et Lance Stroll n’apparaissent pas à l’image, du moins lors de l’avant-première au Grand Prix de Monaco.

Tournages hors circuits de F1

Au-delà des circuits de F1, d’autres lieux comme le Daytona International Speedway ont été exploités pour enrichir l’univers du personnage principal, Sonny Hayes. C’est là que certaines scènes liées à son passé de pilote ont été tournées, notamment au volant d’une Porsche 911 GT3 R.

La production a également utilisé des images captées à partir de vraies F1, parfois placées devant les caméras des voitures APX GP. Dans certaines séquences, on distingue ainsi des monoplaces comme celle de Pierre Gasly à Spa, ce qui renforce encore davantage l’ancrage du film dans le monde réel. Ce mélange subtil entre fiction et faits réels contribue à maintenir l’illusion, sans jamais trahir la réalité de la compétition.

Caméras et immersion visuelle

Une technologie développée sur-mesure

Pour rendre l’intensité des courses palpable, l’équipe de F1 a conçu un dispositif de captation unique. Le chef-opérateur oscarisé Claudio Miranda a travaillé main dans la main avec Sony et Mercedes pour créer des caméras sur mesure, inspirées de celles de Top Gun: Maverick mais encore plus miniaturisées.

Ces caméras « sensor-on-a-stick » séparent le boîtier du capteur afin de réduire le poids — essentiel pour ne pas compromettre la performance des voitures. Chaque monoplace embarquait jusqu’à quatre caméras certifiées IMAX, fixées sur quinze points possibles (cockpit, nez de la voiture…). Les prises de vue pouvaient pivoter à 90° pour un rendu fluide entre les plans pilote et la piste.

L’innovation ne s’arrête pas là : un réseau radio sophistiqué permettait de contrôler à distance mouvements de caméra, mise au point et zoom depuis une régie installée sur le circuit, avec la supervision en direct de 16 flux vidéo. Le réalisateur Joseph Kosinski a ainsi pu orchestrer des plans dynamiques, comme un suivi du visage de Brad Pitt dans le cockpit, suivi d’un panoramique sur la voiture concurrente.

Autre surprise technologique : Apple a développé un module « caméra iPhone », basé sur un capteur d’iPhone 15 Pro Max (48 Mpx, puce A17 Pro), inséré dans un format reprenant celui des caméras F1 broadcast. Ce module résistait aux vibrations, à la chaleur et au passage des G, en enregistrant en ProRes log pour la colorimétrie. Accessible via une app iPad, il permettait aux techniciens d'ajuster paramètres et enregistrement en temps réel.

L'anecdote de Brad Pitt sur le plateau

Parmi les nombreux moments marquants du tournage, Brad Pitt a partagé une anecdote révélatrice de l’ambition du projet… et de son engagement. Lors de la toute première session de tournage sur circuit, les caméras venaient à peine d’être lancées quand une panne de communication est survenue. Installé dans la voiture, casque sur les oreilles, Pitt s’apprêtait à prendre la piste pour filmer une séquence clé — quand il réalise que plus rien ne passe dans l’oreillette. Plus de consignes. Plus de retour de l’équipe. Silence radio.

Et pourtant, le public était là. Les tribunes pleines, les caméras en place, le plan prévu. Dans un réflexe à la fois d’acteur et de pilote, Pitt décide d’y aller quand même. « C’était la première fois sur la piste, on allait tourner. Et boum : plus de com. Je me suis dit : "Bon, faut y aller." Heureusement, on avait tellement répété, tout était chorégraphié… alors j’ai improvisé. »

Il ne s’agissait pas d’un simple tour de piste : c’était une scène filmée à haute vitesse, avec des caméras embarquées, sur le vrai circuit de Lando Norris, et sous les yeux de milliers de spectateurs venus assister au Grand Prix. Dans ces conditions, chaque geste compte. Chaque seconde est millimétrée. Pourtant, porté par la préparation, Pitt a tenu son cap. « C’est l’une des expériences les plus dingues de ma carrière. J’ai rarement ressenti un tel niveau d’adrénaline. » L’équipe, elle aussi, a été impressionnée. Son partenaire Javier Bardem, présent lors de l’interview où Pitt a raconté l’incident, n’en revenait pas : « Tu as joué toute la scène sans aucun retour ? » Pitt a simplement souri. Oui, et c’est peut-être ce qui rend cette scène encore plus crédible à l’écran. Quand la fiction frôle la réalité à ce point, l’émotion est forcément au rendez-vous.

Le mélange de ces technologies — caméras Sony/Venus 2, capteurs iPhone intégrés, systèmes RF, boîtiers ultralégers — a permis de filmer des scènes à très haute vitesse sans altérer les performances des voitures. Les spectateurs ressentent ainsi chaque virage, chaque accélération, comme s’ils étaient dans le baquet du pilote. Un vrai bond en avant pour la narration visuelle du film.

Effets spéciaux et crashs

Même si Joseph Kosinski a fait le choix de privilégier les images tournées en conditions réelles, certaines séquences clés de F1 ont nécessité l’intervention d’effets spéciaux, combinant à la fois cascades physiques et technologies numériques de pointe. L’objectif : conserver une immersion totale, sans compromettre la sécurité ni la qualité visuelle.

Un crash inspiré de faits réels

Un exemple marquant est celui d’un crash central dans le récit, inspiré de deux accidents réels bien connus des fans de F1 : celui de Romain Grosjean en 2020 et celui d’Alex Peroni en 2019. Pour cette séquence, une voiture a été propulsée à 177 km/h à l’aide d’un rail pneumatique. Lors de la première prise, le véhicule n’a pas atteint la barrière comme prévu — le réalisateur a demandé une nouvelle tentative avec plus de puissance, provoquant un envol spectaculaire par‑dessus les protections. Une scène filmée en une seule prise, avec un cadreur en alerte pour saisir l’instant exact de l’impact.

Une fusion réussie entre réel et numérique

À ces cascades s’ajoutent les effets numériques en post‑production : flammes, fumées, explosions et doublures numériques ont été intégrés pour enrichir visuellement les scènes les plus intenses. La reconstitution de certaines foules, comme celles autour des podiums ou dans les paddocks, a été obtenue par la superposition d’éléments captés lors de Grands Prix réels et de tournages à huis clos avec figurants.

Côté technologie, l’équipe a massivement utilisé la photogrammétrie et le scan 3D pour modéliser circuits, voitures et visages des acteurs avec un niveau de précision extrême. Ces données ont permis d’assurer une fusion parfaite entre images réelles et effets numériques, notamment pour intégrer les voitures fictives de l’écurie APXGP dans des séquences tournées au cœur des Grands Prix existants.

L’ambition du film se retrouve aussi dans le travail sur le son. Un soin particulier a été apporté au mixage audio : rugissements de moteurs, crissements de pneus, ambiances dans les paddocks ou sur la grille de départ… Tout a été capté ou recréé avec précision pour faire ressentir la tension d’une course depuis son fauteuil de cinéma.

Budget et collaborations

Un budget impresionnant... mais optimisé

Dès ses premières annonces, le projet F1 a fait parler de lui pour son budget exceptionnel. Estimé à 300 millions de dollars, le film de Joseph Kosinski est rapidement devenu l’un des projets les plus chers de l’histoire pour un film sportif. Ce chiffre, souvent repris dans les médias, reflète l’ampleur de l’entreprise : tournages dans des conditions réelles, développement de caméras inédites, présence de stars hollywoodiennes, et postproduction très technologique.

Mais à l’approche de la sortie, le producteur Jerry Bruckheimer, connu pour ses blockbusters à gros budgets (Pirates des Caraïbes, Top Gun: Maverick), a tenu à nuancer ce montant lors d’un entretien avec Deadline. Selon lui, le budget réel serait en réalité bien en deçà de ce qui a été relayé, notamment grâce à des mécanismes de réductions fiscales et à une gestion rigoureuse. "Ce que les gens ne réalisent pas, c’est que nous avons tourné dans des lieux bénéficiant de rabais significatifs : l’Angleterre, une grande partie de l’Europe, Abu Dhabi… Tout cela réduit considérablement les coûts", explique-t-il.

Un modèle économique inspiré de la F1

Un autre élément-clé a été le recours massif au sponsoring. À l’image d’une vraie écurie de Formule 1, l’équipe fictive APXGP a attiré des marques prêtes à investir pour être visibles sur les véhicules, les combinaisons ou le paddock. Bruckheimer va même jusqu’à affirmer que "nous avons récolté plus d’argent pour notre voiture que certaines équipes de Formule 1", ce qui en dit long sur l’ingéniosité du modèle économique du film.

Pour Joseph Kosinski, il est clair que les chiffres relayés dans la presse n’ont pas grand-chose à voir avec la réalité du terrain. Il évoque des "reportages exagérés" et se dit surpris de l’écart entre les estimations et les dépenses réelles. Il reconnaît que la production est ambitieuse, mais insiste sur le fait que tout a été conçu avec une logique de rentabilité, en maximisant les ressources existantes du monde de la F1.

F1 bénéficie également d’un solide soutien industriel : Apple Original Films a acquis les droits mondiaux pour un montant non divulgué. L'accord prévoit une sortie en salles avant une exclusivité sur Apple TV+. Une stratégie qui permet à Apple de s’imposer à Hollywood tout en misant sur un événement cinématographique mondial.

Malgré son budget conséquent, le film pourrait bien s’en sortir financièrement. Selon certains analystes hollywoodiens, son seuil de rentabilité serait situé entre 750 et 900 millions de dollars. Cela représente un pari audacieux, mais avec Brad Pitt en tête d’affiche, le soutien de la F1 et une production soignée, le film pourrait dépasser les attentes, d’autant plus que la Formule 1 connaît un véritable boom d’audience depuis plusieurs années.

Bande originale du film F1

Un score signé Hans Zimmer

Impossible de parler de F1 sans évoquer sa bande-son, pensée comme une véritable extension de l’expérience visuelle. Le réalisateur Joseph Kosinski, déjà salué pour le travail sonore de Top Gun: Maverick, a cette fois encore misé sur l’intensité. Pour composer le score original, il a fait appel au légendaire Hans Zimmer, qui signe une partition électrisante à base de sonorités rétro-futuristes, directement inspirée par l’univers F1 et les sensations vécues par les pilotes. Le résultat : un thème dramatique, énergique, pensé comme une échappée sur le bitume.

cd soundtrack f1 hans zimmer

Une playlist qui met les gaz

Mais F1, c’est aussi une playlist musclée. En plus du score symphonique, la bande originale contient 17 titres inédits, mêlant pop, électro, rap, rock et afrobeat, qui ponctuent les grandes scènes du film. On y retrouve Don Toliver & Doja Cat avec “Lose My Mind” – hymne trap nerveux d’une séquence clé — ou encore Ed Sheeran (“Drive”), Tate McRae (“Just Keep Watching”), RAYE, ROSÉ et Madison Beer. Certains titres marquent des moments forts comme “We Will Rock You” de Queen ou “Whole Lotta Love” de Led Zeppelin, qui ouvre le film en posant le portrait rebelle de Sonny Hayes (Brad Pitt).

Cette diversité musicale permet de traduire le duel générationnel entre Hayes et Pearce, mais aussi d’ancrer le film dans une modernité musicale qui évoque à la fois Barbie et Top Gun: Maverick. Kosinski reprend ici une recette déjà éprouvée : confier le thème principal à Zimmer tout en liant les morceaux pop au déroulé émotionnel du récit. La chanson “Lose My Mind”, par exemple, s’inscrit dans la continuité du thème orchestré et incarne parfaitement le “Plan C” de Hayes.

Acheter le cd de la bande originale du film

Parmi les autres titres de la BO :

  • Bad As I Used to Be – Chris Stapleton
  • Round and Round – RATT
  • Don’t Let Me Drown – Burna Boy
  • Underdog – Roddy Ricch
  • Just Cool – Obongjayar
  • Messy – ROSÉ
  • All At Once – Madison Beer

Enfin, pour les fans de Hans Zimmer, un ciné-concert événement est prévu en fin d’année. L’occasion rêvée de (re)découvrir ses compositions épiques en live, sur écran géant et orchestre symphonique.

Réception du film et avis du public

Un carton critique et commercial

Depuis sa sortie en juin 2025, F1 s’est imposé comme un véritable phénomène, aussi bien critique que commercial. Réalisé par Joseph Kosinski et porté par un Brad Pitt charismatique, le film a séduit un large public, au-delà des seuls fans de Formule 1. Sur Rotten Tomatoes, il affiche un impressionnant score de 86 % côté presse, et un triomphal 98 % d'avis positifs sur le Popcornmeter. Une preuve que le film fait mouche auprès du grand public.

Les critiques saluent en particulier l’immersion spectaculaire des scènes de course, tournées en conditions réelles, ainsi que la réalisation ultra-technique et dynamique. Beaucoup comparent l'expérience à celle de Top Gun: Maverick, avec ce même mélange de tension, d’adrénaline et de technologie de pointe. La bande-son signée Hans Zimmer et la puissance du format IMAX sont aussi fréquemment mentionnées comme des atouts majeurs.

Côté box-office, F1 a franchi la barre des 400 millions de dollars de recettes mondiales en moins d’un mois, devenant le plus gros succès cinéma d’Apple Original Films à ce jour. Le film s’est hissé parmi les plus gros cartons de la carrière de Brad Pitt, en combinant le spectaculaire d’un blockbuster et l’émotion d’un drame sportif efficace.

La performance bluffante de Brad Pitt

La performance de Brad Pitt a été largement saluée. À 61 ans, l’acteur s’est investi physiquement comme rarement, pilotant lui-même une monoplace modifiée sur plus de 10 000 km. Il a suivi une préparation rigoureuse, impressionnant même des pilotes professionnels comme Lewis Hamilton. Cette implication donne au personnage de Sonny Hayes une authenticité rare, renforcée par un jeu subtil entre énergie brute et fragilité de vétéran.

Du côté des spectateurs, l’accueil est tout aussi enthousiaste. Beaucoup décrivent F1 comme « un pur plaisir de cinéma », capable de plaire à un public très large. Même ceux qui n’y connaissent rien à la F1 ressortent bluffés. Les fans, eux, apprécient l’immersion crédible dans les coulisses des Grands Prix et la reconstitution fidèle de l’univers de la discipline.

Un accueil enthousiaste des fans et pilotes

Plusieurs pilotes de Formule 1, comme Charles Leclerc, Fernando Alonso ou Pierre Gasly, ont confirmé après les projections que le film rend justice à leur sport. Ils saluent la qualité des images embarquées, l’ambiance des paddocks, et la précision de nombreux détails du quotidien des pilotes. Bien sûr, certains éléments sont un peu romancés pour le spectacle, mais dans l’ensemble, la représentation est jugée très respectueuse.

En résumé, F1 réussit là où beaucoup d’autres films sur le sport automobile échouent : capturer à la fois la vitesse, l’émotion, et l’humain derrière le casque. Le film touche juste, et même les pilotes professionnels y voient un hommage réussi à leur univers.

Conclusion

On ne va pas se mentir : F1 est une véritable bouffée d’adrénaline qui te prend au ventre du début à la fin. J’ai adoré cette vibe très Jerry Bruckheimer des années 90, à mi-chemin entre Jours de tonnerre et Top Gun, avec ce petit twist moderne qui fait la différence. C’est du cinéma pop corn dans le bon sens du terme, un film grand spectacle qui en met plein les yeux (et les oreilles) sans jamais te prendre de haut.

Et pourtant, je ne suis pas une fan de bagnole à la base. Mais j’avais déjà adoré Le Mans 66 et Rush, et là encore, j’ai retrouvé ce frisson, cette tension, cette passion qui dépasse largement le cadre du sport auto.

Si tu aimes la Formule 1, les films d’action bien ficelés, ou tout simplement voir Brad Pitt au sommet de son charisme dans un rôle taillé sur mesure, tu ne peux pas passer à côté. F1, c’est une belle déclaration d’amour au sport auto, mais aussi un vrai moment de cinéma comme on en voit rarement. Alors fonce, réserve ta place, et prépare-toi à vibrer.

Vous pouvez aussi suivre le compte Instagram fictif de l'APX : https://www.instagram.com/apxgpf1team/

Sources utilisées : 

Jours de TonnerreTop Gun : MaverickF1 : le film
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