Sorti en 1967, La Femme du docteur Hanaoka de Yasuzô Masumura est un film intimiste et tendu, ancré à la fin de l’époque d’Edo. Entre tradition et progrès médical, il interroge avec finesse la place des femmes et met au premier plan les thèmes du dévouement, du sacrifice et de la rivalité, sur fond de chirurgie et d’anesthésie. Un portrait puissant où l’ambition et les liens familiaux s’observent à hauteur d’humains.
Au cœur de l’intrigue, le chirurgien Seishu Hanaoka se lance corps et âme dans l’élaboration d’un anesthésiant révolutionnaire. Absorbé par sa quête, il s’appuie sur le soutien silencieux de son épouse Kaé et de sa mère Otsugi, prêtes à endurer de grandes souffrances. Tandis que l’ambition personnelle se heurte aux liens de la famille, la tension monte et chacun doit mesurer le prix du progrès, sans que rien ne soit jamais tout à fait simple.
Un film à découvrir pour son atmosphère délicate et sa manière d’embrasser l’intime autant que l’Histoire.
| Acteurs | |
| Umpei 'Seishu' Hanaoka | 市川雷蔵 (八代目) |
| Kae | Ayako Wakao |
| Otsugi, Umpei's mother | 高峰秀子 |
| Seishu's father | 伊藤雄之助 |
| Ryôan Shimomura | 伊達三郎 |
| Kuriko | Misako Watanabe |
| Okatsu | 原知佐子 |
| 丹阿弥谷津子 | |
| 原知佐子 | |
| 浪花千栄子 | |
| 内藤武敏 | |
| 田武謙三 | |
| 木村元 | |
| 南部彰三 | |
| 舟木洋一 | |
| 沖時男 | |
| Kanji Uehara | |
| Shinjiro Akatsuki | |
| 杉村春子 | |
| Réalisation | |
| Réalisateur | Yasuzo Masumura |
| Montage | |
| Monteur | 菅沼完二 |
| Production | |
| Producteur | 永田雅一 |
| Ecriture | |
| Scénario | Kaneto Shindō |
| Roman | 有吉佐和子 |
| Son | |
| Compositeur de la Musique Originale | 林光 |
| Enregistreur Son | 大角正夫 |
| Caméra | |
| Directeur de la Photographie | 小林節雄 |
| Art | |
| Direction Artistique | 西岡善信 |
| Eclairage | |
| Technicien d'Éclairage | 美間博 |
Pendant le tournage de La Femme du docteur Hanaoka, le réalisateur Yasuzō Masumura a choisi d’utiliser des plans très serrés et des cadrages inhabituels pour accentuer la tension psychologique entre les personnages. Cette méthode peu courante dans le cinéma japonais de l’époque a nécessité une adaptation précise des comédiens et de l’équipe technique. (Source : Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste, octobre 2021)
Le film a été tourné en noir et blanc, un choix artistique fermement défendu par Masumura pour renforcer l’atmosphère sombre et dramatique du récit. Ce choix est d’autant plus significatif alors que la couleur commençait à s’imposer dans le cinéma japonais. Cette décision a profondément influencé la direction artistique et l’éclairage des scènes. (Source : La Saveur des Goûts Amers, 17 septembre 2015)
L’actrice Ayako Wakao, qui incarne Kae, a dû suivre une préparation physique et psychologique intense pour réaliser les scènes d’aveuglement. Elle a travaillé dur pour se déplacer et exprimer la douleur sans avoir recours à des effets spéciaux visuels, ce qui a vraiment impressionné l’équipe de tournage. (Source : Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste, 2019)
Le tournage de La Femme du docteur Hanaoka a été marqué par des tensions entre Masumura et certains membres de l’équipe technique. Le réalisateur demandait des prises multiples et des répétitions minutieuses pour obtenir la justesse émotionnelle souhaitée, ce qui a allongé considérablement la durée du tournage. (Source : Fucking Cinephiles, août 2025)
La scène où Kae perd la vue a été accomplie en une seule prise, sans effet spécial. Cela a été possible grâce à une coordination parfaite entre l’actrice et le chef opérateur, qui a utilisé un éclairage particulier pour simuler l’effet de cécité progressive. (Source : Eastasia, 1er septembre 2025)