Sauve qui peut, réalisé par Alexe Poukine et sorti en France le 4 juin 2025, est un documentaire tourné au plus près des ateliers de simulation médicale. Il s’inscrit dans la lignée des films qui interrogent le soin aujourd’hui, entre pressions du système et désir de bien faire. Ici, la caméra observe un dispositif rare: de vrais soignants et des comédiens rejouent des situations d’hôpital pour travailler l’empathie, l’annonce de mauvaises nouvelles et la gestion du stress. Le film explore la vie quotidienne du système de santé, ses tensions institutionnelles, ses zones de maltraitance, mais aussi ses espaces de transmission et d’écoute. Un regard précis, humain, qui fait écho aux recherches de “documentaire sur la simulation médicale”, “conditions de travail à l’hôpital” et “formation à l’empathie en milieu hospitalier”.
L’intrigue suit ces séances d’entraînement comme on suit un fil fragile: un scénario se joue, les gestes s’enchaînent, puis vient le débrief. Les protagonistes testent des mots pour l’annonce d’un diagnostic difficile, apprennent à se protéger face au stress, et questionnent la place de la bienveillance dans un cadre parfois oppressant. Pas de sensationnalisme, mais des visages concentrés, des silences, des retours d’expérience qui bousculent. Le film pose une question simple et forte: comment rester humain quand l’organisation déborde? On y entend les frottements du réel, la fatigue, la nécessité du collectif, et la puissance d’un “jeu de rôle” qui n’a rien d’un jeu quand il s’agit de patients et de vies.
Pour celles et ceux qui cherchent un “film sur l’annonce de mauvaises nouvelles à l’hôpital”, une “formation des soignants par jeu de rôle avec comédiens” ou un “documentaire sur les violences institutionnelles et la bienveillance”, Sauve qui peut offre une matière rare, accessible et sensible. Qu’on soit professionnel de santé, étudiant, ou simple curieux, on y trouve des pistes concrètes pour comprendre les contraintes du terrain et les gestes qui apaisent.
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Réalisation | |
Réalisateur | Alexe Poukine |
La réalisatrice Alexe Poukine a puisé son inspiration auprès d'un médecin urgentiste rencontré après la réalisation de son film précédent. Elle a souhaité explorer le dispositif de simulation humaine, qui consiste à former les soignants grâce à des comédiens jouant des patients, afin d'aider à développer leur empathie. Bien que cette pratique soit courante au Canada et en Suisse, elle reste relativement marginale en France et en Belgique.
Le tournage principal de Sauve qui peut s'est tenu au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) en Suisse. La réalisatrice a filmé des scènes authentiques de formation, mettant en vedette des enseignants et des comédiens interprétant des faux patients. L'objectif était d'enseigner aux futurs soignants à gérer des situations émotionnellement complexes, comme l'annonce de diagnostics lourds ainsi que des comportements difficiles.
Le film met en lumière la tension entre l'injonction à l'empathie et la réalité d'un système hospitalier sous pression. Le personnel soignant se trouve dans la position délicate de devoir être à la fois bienveillant et rentable, une contradiction qui façonne la narration de Sauve qui peut et son approche politique.
Pour garantir l'authenticité de la formation des soignants, les acteurs incarnant les patients ont dû exprimer des émotions et des réactions nuancées. Cela a souvent nécessité des « cabotineries », rendant les entraînements délibérément imparfaits et pleins d'émotions brutales. Comme l'indique la réalisatrice : « On n’est pas là pour faire du Shakespeare ».
Le budget du film est estimé à environ 150 000 €, ce qui reflète une production indépendante et engagée. Ce choix a été d'autant plus complexe en raison des défis liés au tournage au sein d'un grand hôpital et à l'abord de thématiques sensibles.