Project X (1968) arrive à la fin des années 60, quand Hollywood expérimente entre thriller d’espionnage et science-fiction inquiète par la Guerre froide. Tourné par le showman du fantastique William Castle, ce film mêle gadgets d’avenir et décors rétro pour interroger le contrôle de l’information et la peur d’une guerre biologique. Porté par Christopher George dans le rôle d’Hagen Arnold, il s’inscrit comme un jalon singulier: un film d’espionnage futuriste se déroulant en 2118 qui brasse manipulation mentale, réalité simulée, mémoire subconsciente et tensions géopolitiques sino-américaines. On y croise des idées en avance sur leur temps — cryogénie, génétique, technologie holographique — traitées avec une patte visuelle très 60s.
L’intrigue tient en quelques lignes sans dévoiler les surprises: Hagen Arnold, espion américain revenu d’une mission en Sino-Asia, est plongé dans un coma avec des souvenirs verrouillés. Pour récupérer une information capitale sur une arme secrète, des scientifiques recréent un décor des années 1960 et lui implantent une nouvelle identité de criminel en cavale. Sous hypnose et images holographiques, il évolue dans cette réalité simulée tandis que ses souvenirs filtrent peu à peu. Le suspense naît de l’horloge qui tourne, du doute sur ce qui est vrai ou fabriqué, et du risque d’une attaque de guerre biologique capable de frapper un monde en surpopulation. C’est un récit court et tendu, où chaque détail du fake 1960s peut réveiller une pièce manquante du puzzle.
Pour celles et ceux qui cherchent un film de science-fiction et d’espionnage sur la manipulation de la mémoire, ou une curiosité 60s sur la technologie holographique au cinéma, Project X coche les cases avec son ambiance rétro-futuriste, ses questions d’éthique scientifique et son regard sur la rivalité USA/Sino-Asia. L’intérêt historique tient autant à ses idées qu’à la manière artisanale dont elles sont mises en scène, typique d’une période où l’on testait des concepts visuels audacieux.
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Acteurs | |
Hagen Arnold | Christopher George |
Karen Summers | Greta Baldwin |
Dr. Crowther | Henry Jones |
Gregory Gallea | Monte Markham |
Col. Holt | Harold Gould |
Lee Craig | Phillip Pine |
Dr. Tony Verity | Lee Delano |
Col. Cowen | Ivan Bonar |
Stover | Patrick Wright |
Sen Chiu | Keye Luke |
Réalisation | |
Réalisateur | William Castle |
Montage | |
Monteur | Edwin H. Bryant |
Production | |
Producteur | William Castle |
Producteur Associé | Dona Holloway |
Ecriture | |
Roman | Leslie P. Davies |
Écrivain | Edmund Morris |
Son | |
Compositeur de la Musique Originale | Van Cleave |
Costume et Maquillage | |
Responsable des Costumes | Shirlee Strahm |
Superviseur de Maquillage | Wally Westmore |
Superviseur de Coiffure | Nellie Manley |
Equipe | |
Cascades | Kenny Endoso |
Caméra | |
Directeur de la Photographie | Harold E. Stine |
Art | |
Direction Artistique | Walter H. Tyler |
Hal Pereira |
Pour illustrer la mémoire du personnage principal plongé en cryogénie, Project X (1968) a utilisé des séquences animées réalisées par le studio Hanna-Barbera, reconnu pour des séries comme Les Pierrafeu ou Les Jetson. Ces animations ont joué un rôle crucial pour visualiser des souvenirs ou des environnements virtuels, tels qu'une prison sous-marine, évitant ainsi les coûteuses maquettes.
Le décor principal dans lequel le héros croit évoluer est une reconstitution soignée d'un cadre rural des années 1960 avec une ferme isolée, conçue pour « piéger » mentalement le personnage en lui faisant croire qu'il est un criminel recherché. Ce mécanisme de jeu de rôle stimule ses souvenirs subconscients tout au long du film.
Le scénario original de Project X allie espionnage futuriste et concepts de science-fiction avancés pour son époque : la cryogénie, la manipulation de mémoire, les environnements virtuels et même la projection holographique, affichant une audace thématique notable en 1968, bien avant que ces technologies ne deviennent des motifs récurrents du genre.
William Castle, surtout connu pour ses films d'horreur des années 1950, a dédié Project X comme son avant-dernier film. Ce projet a bénéficié d'une volonté d'expérimentation visuelle et narrative, bien que le film ait été éclipsé par la sortie de chefs-d'œuvre de la science-fiction tels que 2001, l'Odyssée de l'espace et La Planète des singes la même année.
Le casting de Project X a réuni plusieurs acteurs habitués des séries télévisées et du cinéma des années 1960. Cependant, la stylisation vestimentaire des militaires et scientifiques futuristes semble aujourd'hui dépassée, avec des costumes jugés « pas du tout futuristes » par certains, créant ainsi un léger décalage et un effet kitsch dans la représentation du futur à 150 ans environ, tel qu'imaginé dans le film.